Face aux problématiques de financement spécifiques aux petites et moyennes entreprises burkinabés, Sinergi Burkina, en partenariat avec I&P et l’Union Européenne ont organisé ce jeudi 10 juin à Ouagadougou (Hôtel Laïco) une conférence-débat dédiée aux financements alternatifs.
Sous la modération d’Issaka Kargougou, directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie au Burkina Faso (CCI-BF), cette table-ronde, qui a accueilli une soixantaine de participant.es, a réuni 4 acteurs de l’écosystème entrepreneurial :
- Job Zongo, directeur général de Sinergi Burkina
- Joel Neubert, chef d’équipe Emploi & Croissance de la délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso
- Angéline Traoré Yougbaré, fondatrice et directrice de Maison Fenel, une maison de production d’accessoires de mode à base de tissus locaux (Faso Da Fani)
- Mahamadi Rouamba, directeur général et fondateur du start-up studio BeoogoLAB
Après avoir présenté une étude réalisée par un consortium d’acteurs, Joel Neubert, a évoqué quelques caractéristiques du secteur entrepreneurial au Burkina Faso marqué par les petites et moyennes entreprises petites (PME) qui occupent 80% du tissu économique. 96% d’entre elles sont des micro-entreprises, majoritairement dans le secteur du commerce, des services, et de l’industrie (agro-industrie, fabrication, énergie).
Pourtant, les difficultés de financement et d’accompagnement persistent : Job Zongo et Mahamadi Rouamba, qui travaillent au quotidien auprès des entrepreneurs ont évoqué la difficulté d’accès aux financements classiques. « Il est difficile d’obtenir un prêt de la banque. J’ai donc patienté avant de pouvoir construire mon entreprise sur fonds propres. C’est après cela que j’ai été accompagné par Sinergi Burkina. », a complété Angéline Traoré Yougbaré.
Le secteur privé étant au cœur des priorités de certains acteurs, tels que l’Union Européenne. Après avoir longtemps investi dans le secteur public, Joel Neubert a expliqué la stratégie de l’Union Européenne à davantage soutenir le secteur privé par l’intermédiaire de collaboration avec des acteurs privés. A cet effet, l’Union Européenne finance le programme I&P Accélération au Sahel, une initiative d’I&P. La mise en œuvre étant assurée par Sinergi Burkina au Burkina Faso, Job Zongo a présenté les objectifs du programme et le financement d’amorçage.
« L’amorçage est une solution de financement innovante, permettant aux petites entreprises de passer à l’échelle. Avec le programme I&P Accélération au Sahel, nous octroyons entre 2 et 40 millions de FCFA par entreprise. Nous nous chargeons de dénicher les jeunes pousses qui ont besoin d’augmenter leur capacité de production. Nous sommes avant tout un fonds d’impact, nous nous assurons également de créer de la valeur sur le plan sociétal et environnemental. »
Angéline Traoré Yougbaré est ensuite revenue sur l’apport de ce programme sur la gestion de son entreprise depuis novembre 2020 (acquisition de machines à coudre, recrutement d’un comptable, appui à la restructuration de l’entreprise, etc.)
Cette conférence-débat s’est achevée avec des pistes de réflexion et recommandations émises pour favoriser la discussion entre les partenaires public-privé et améliorer le secteur des affaires au Burkina Faso, notamment en faveur des femmes et des jeunes. Parmi ces recommandations, les conférencier.es ont appelé à renforcer les synergies entre les différents acteurs à travers la mise à jour des répertoires des structures d’accompagnement technique et financier, et la mise à jour d’un portail d’information qui permettra d’accéder aux besoins de financement des entreprises, plus particulièrement celles portées par les jeunes et les femmes.